Charles Angrand
Peintre
Chez Angrand, la recherche d’un nouvel idéal social motive celle d’un nouvel idéal formel. Anarchiste, antimilitariste et anticolonialiste, Charles Angrand s’engage par ses dessins, mais également par son vocabulaire esthétique. En quête de rupture avec la tradition stylistique du naturalisme, il rejoint le post-impressionnisme et le divisionnisme de Seurat. Lorsqu’Au verger est peint, au début du siècle, Angrand s’est affranchi des contraintes techniques du divisionnisme pour bercer ses œuvres de couleurs diaphanes qui restituent subtilement l’intensité de chaque impression, face à l’éclat fragile de la lumière. La simplicité de traitement du sujet, à la limite de l’abstraction, ne retient que l’essentiel : l’attention sans relâche à la vibration du vivant. Ainsi, Angrand confère à sa peinture une valeur morale, en résistant à l’attrait de l’image analogique, qui ne serait que la restitution du réel.